Jean-Jacques Gentil

LE CUEILLEUR DE TERRES

Chaque jour, Jean-Jacques Gentil, potier atypique qui porte bien son nom, joue avec l’argile et ce que la nature lui offre. 

Installé depuis peu à St julien Molin-Molette après l’Isère et l’Auvergne, Jean-Jacques nous émerveille depuis une cinquantaine d’année par la douceur de ses gestes et son amour pour la terre.

Depuis 2000, la terre sigillée et ses engobes vitrifiés le passionnent. Il a arpenté chemins et talus auvergnats durant 2 décennies, Jean-Jacques y trouve notamment des sous-produits de carrières, mais aussi des décompositions de granites qui donnent de l’argile et du sable. Il a déjà ramassé quelque cent quarante terres différentes. Généreux et friand de partage, il offre volontiers, à qui s’intéresse, passion et connaissances. 

Ce potier connaît son métier sur le bout des doigts, mais aussi son histoire, sa science, sa chimie et la physique qui font partie intégrante de son travail. Des connaissances indispensables pour récolter la bonne argile, décanter, creuser, tourner, polir, cuire…

De nombreuses étapes se succèdent pour aboutir à un pot. Les cuissons sont, en partie, une étape clef. Le potier peut jouer avec les réductions et l’oxydation. Selon le four, la cuisson n’est pas la même. Jean-Jacques affectionne tout particulièrement les cuissons au bois qui confère une chaleur sans pareil à ses pots. 

La céramique sigillée, qui se reconnaît par sa surface parfaitement lissée et son vernis satiné, résulte d’un bain dans un jus d’argile. La couleur peut varier du blanc au rouge en passant par toute la palette des orangés. 

« La sigillée permet de renouer avec le passé parce qu’elle a une histoire avec la région » explique Jean-Jacques Gentil. Nous avons découvert des tessons datant des étrusques, des grecs, des romains, des gallo-romains et cette belle histoire, jusqu’à nous. Une superbe façon d’étanchéifier les pots bien avant l’invention de l’émail.

Quand on lui demande combien de temps il met pour faire une pièce, c’est avec simplicité et humour qu’il répond : « Quarante ans et une minute ! ». Quarante ans de pratique qui aboutissent à une minute pour tourner une pièce. Cependant, le temps pour finir complètement une pièce est bien plus élevé. « Il y a plein de phases. Peut-être dix ou quinze pour finir une pièce ». De la cueillette de la terre à la cuisson et son enfumage, le pot parcours un sacré chemin entre les mains de Jean-Jacques, heureux, de vous voir vous en saisir.

Bref, la poterie c’est beaucoup de technique et plein d’amour.  Caresser un pot de Jean Jacques c’est tout ça à la fois !!!

Adélaïde Motte, qui lui doit tant !!

1 parc du soleil

42220 St Julien Molin Molette

06 72 14 00 28

poteriegentil@gmail.com